Pourquoi un PAPI sur le bassin de la Seudre ?

Une crue centennale en 1982, la tempête Martin en 1999, la tempête Xynthia en 2010… et à chaque fois d’importants dégâts matériels, économiques et environnementaux !

Autant d’évènements qui ont décidé les acteurs du bassin de la Seudre à se prémunir face aux risques d’inondation fluviale et de submersion marine.

Les inondations fluviales

L’aléa d’inondation fluviale se produit, sur le bassin de la Seudre, pendant la période de hautes eaux entre décembre et mars, suite à de longs épisodes pluvieux océaniques. Il intervient par dépassement des capacités de stockage des sols et de la nappe sous-jacente. De par leur genèse, ces inondations ont une dynamique lente et peu violente. Les faibles vitesses de montée des eaux et de courant rendent le phénomène peu menaçant pour la sécurité humaine. La principale problématique de ces évènements est leur gestion dans la durée, celles-ci peuvent durer plusieurs semaines et ainsi paralyser les activités économiques et la vie de la commune.

Comment ça marche ?

Cet aléa peut se matérialiser de 2 façons différentes :

  • par débordement du cours d'eau, l’eau précipitée ne s’infiltre plus et ruisselle directement vers le lit de la rivière, dépassant très vite le débit de plein bord de la Seudre
  • par remontée de nappes, lorsque le niveau de la nappe atteint la surface du sol.

Evènements historiques

Les dernières inondations marquantes de ce type sur le bassin de la Seudre ont eu lieu en :

  • décembre 1982, avec un débit de pointe de 23,2 m3/s à St-André-de-Lidon (~ crue centennale)
  • janvier 1994, avec un débit de pointe de 14,3 m3/s St-André-de-Lidon (~ crue cinquantennale)
  • janvier 2014, avec un débit de pointe de 8,17 m3/s St-André-de-Lidon (~ crue décennale).

Les submersions marines

Le phénomène de submersion marine a pour origine la conjonction de plusieurs paramètres : la marée, les vents et la surcote marine. Si la marée est un paramètre astronomique, les vents et la surcote sont liés à la dépression météorologique associée à la tempête. En effet, l’arrivée d’un important système dépressionnaire s’accompagne d’une élévation du niveau marin, selon trois principaux processus :

 

© Météo France

 
  • la chute de pression atmosphérique entraîne une surélévation du niveau de la mer ; une diminution d’un hectopascal équivaut approximativement à une élévation d’un centimètre de niveau marin ;
  • le vent exerce une contrainte à la surface de l’eau générant une modification du plan d’eau (surcote ou décote) et des courants ;
  • à l’approche des côtes, les vagues créées par la tempête déferlent, ce qui provoque une surélévation moyenne du niveau de la mer, pouvant s’élever à plusieurs dizaines de centimètres.

 

Les submersions marines sont associées à des évènements de courte durée, mais de forte intensité, et peuvent entrainer sur certaines zones du bassin des dynamiques de submersions violentes.

Submersions passées

Les dernières submersions importantes ayant eu lieu sur le bassin de la Seudre se sont produites lors de :

 

la tempête Martin, le 27 décembre 1999. Elle a engendré des vents exceptionnels sur le littoral de près de 200 km/h. En dépit de la faiblesse du coefficient de marée (77 pendant l’épisode), la surcote enregistrée était très importante (comprise entre 1,20 et 2 m).
27 décès ont été recensés en France, dont 13 dans le département de Charente-Maritime, lors du passage de la tempête Martin.

la tempête Xynthia, dans la nuit du 27 au 28 février 2010, est arrivée à son paroxysme avec des vents d’environ 150 km/h au moment de la pleine mer d’une marée de fort coefficient (102), engendrant une surcote maximale de 1m50 à La Rochelle.
Elle a entraîné 53 décès en France, dont 12 en Charente-Maritime et de nombreux dégâts.

Le risque de concomitance

Un risque de concomitance d’un évènement de submersion marine et d’inondation fluviale existe sur le bassin de la Seudre, au niveau de l’interface fluviomaritime, à savoir la commune de Saujon. Si un tel phénomène n’a pas été observé ces dernières décennies, de régulières difficultés d’évacuation des eaux douces sont rencontrées lors de la conjonction d’importants débits de crue et d’une forte marée. Ces phénomènes demandent une méticuleuse gestion au niveau de l’écluse de Ribérou, à Saujon, matérialisant la limite entre les eaux douces et les eaux salées.